Une évolution ratée de la 641/2
Au 1er plan pendant moins de 6 mois. Telle
est la triste destinée de la Ferrari 642, une monoplace
conçue essentiellement en 1990 par John Barnard, et
développée ensuite par le nouvel ingénieur du
cheval cabré, Steve Nichols. La présentation de ce
modèle a lieu le 19 février 1991, soit 3 semaines environ
avant le 1er Granb Prix de la saison (programmé le 13 mars
à Phoenix, aux Etats Unis), dans un cadre inédit :
l'autodrome du Mugello, tout juste rénové et appartenant
désormais à Ferrari.
Il
est alors bien difficile pour Nichols de modifier profondément,
et encore + de redéfinir, un projet déjà bien
avancé. Il opte ainsi pour une série de retouches
visant à améliorer les performances de la monoplace, qui
a été réalisée conformément au
nouveau règlement technique imposant des ailerons plus petits
ainsi qu'un repositionnement du réservoir, situé
dorénavant derrière le pilote. La 642
bénéficie notamment d'une configuration
aérodynamique particulièrement sophistiquée
puisque les cloisons verticales de l'aileron avant sont dotées
de jupes afin que la voiture colle à l'asphalte; celles-ci
s'étendent jusqu'a la partie interne des roues avant en vue
d'optimiser les flux d'air au niveau des freins et des suspensions.
Relativement carré, l'aileron avant est lui aussi innovant; il
présente en effet un double support central ainsi que des
cloisons verticals de forme rectangulaire, et peut en outre être
équipé de plusieurs profils intermédiaires, selon
le déportement désiré.
défini
"en bec d'oie", le museau rappelle celui de la F189,
réalisée sous la direction de John Barnard.
Dès les 1ere courses, la 642 manifeste un sérieux
manque de stabilité aérodynamique. De
légère variations de l'assiette et de la garde au sol
entraînent d'importants changements au niveau de la
répartition des masses, ainsi que le déplacement du
centre de pression aérodynamiquen mais la monoplace accuse une
perte d'adhérence à l'avant ou à l'arrière.
Cet incident s'enregistre également lorsque les
réservoirs se vident (lavoiture en compte 3, un centrale, et 2
latéraux, pour une capacité totale de 215 litres).
La saison 1991 débute sur le circuit en ville de Phoenix, en
Arizona, dont la tracé permet à la 642 de dissimuler ses
lacunes; celle-ci obtient alors une prometeuse 2ème place avec
Alain Prost. Les désastreux résultats quivants
contraignent alors le directeur technique Pierguido Castelli et son
équipe à modifier sensiblement le projet original.
Après une 4ème place de Prost au Brésil, les
techniciens équipent le monoplace de côtés plus
larges ainsi que de nouvelles prises d'air pour les radiateurs. Le
moteur est un 12 cylindres en V à 65°, et les mesures de la
course et de l'alésage déterminent une cylindrée
totale légèrement inférieure à 3,5 litres
(3 499,2 cm cube). Le bloc est en fonte spéciale, et les
culasses sont en alliage léger. La distribution est
assurée par 5 soupapes par cylindre (à l'instar de la
précédente 641/2, 3 sont d'admission et 2
d'échappement), une solution qui sera notamment reprise pour la
production en série des la F355 de 1994; chaque cylindre compte
2 injecteurs. L'une des principales nouveautés sur le plan
technique concerne l'introduction de l'admission à hauteur
variable, un détail qui permet d'améliorer le rendement
du moteur aux différents régimes.
Si le couple moteur est beaucoup plus élevé
à bas régime lorsque les trompettes sont plus longues, on
obtient en revanche une plus fortre puissance à heut
régime en les réduisant. Le pilote règle la
longueur en fonction de la pression qu'il exerce sur la pédale
d'accélérateur, compte tenu que celle-ci est
réliée à un mécanisme doté de
cylindres hydrauliques. Ferrari est l'une des toutes 1ere
écuries, un an après Honda, à adopter un tel
système. Développant 710 chevaux à 13 800 tr/min,
le moteur particulièrement sophistiqué, et l'un des plus
puissants de la grille de départ, ne suffira malheureusement pas
à rendre performante le 642, qui décroche à Monte-Carlo
son 2ème et dernier placement sur le podium grâce à
la troisième place de Jean Alesi (Prost ne termine que
5ème). Les rouges abandonneront ensuite à de nombreuses
reprises, contraignant en outre Cesare Fiorio à quitter la
direction du département Courses. Il allait être
remplacé par Claudio Lombardi, celui qui l'avait
déjà succédé chez Lancia, alors
engagée dans le Championnat du monde Rallye.
Dès le Grand prix de France, la scudéria Ferrari remplace
la 642 par la 643, une évolution notable de la 642 qui a
échoué en cette 1ere partie de la saison 1991.
Hélas la 643 n'aura pas de meilleurs résultats, et Prost ne finira pas la saison au seins des rouges.
Le Palmares de la Ferrari 642

- Saison 1991 (jusqu'au GP du Mexique) :
- Ferrari 3eme au Championnat du Monde des
Constructeurs
- Alain Prost 5 ème au
championnat des Conducteurs
- Jean Alesi 7ème au Championnat
des Conducteurs
- Nb Victoires : 0
- Nb Podiums : 2
Luc - Mars 2007