La FERRARI D 50 ( 1956 )
Son Histoire
La monoplace D50 est conçue en 1954 par la volonté de Gianni Lancia; fils de Vincenzo, fondateur de la maison éponyme et bon pilote dans les années 1910. Parmi les nombreuses productions de voiture de compétition Lancia, la conception de la D50 est confiée à Vittorio Jano,un nom indissociablement lié aux succès des Alfa Roméo dans les Grands Prix précédant la 2ème Guerre mondiale. ![]() Dès 1953, Lancia avait un programme précis pour construire une monoplace de Formule1 qui soit compétitive et permette de placer définitivement la marque en tête d'affiche des constructeurs sportifs. Lancia investit de nombreuses ressources humaines et économiques, mais elle n'a pas de pilote de pointe, un champion à la réputation solide qui ne rendrait pas vain tout le travail effectué. En 1954, le constructeur réussit à engager 2 pilotes de 1er ordre: le double champion du monde Alberto Ascari et Luigi Villoresi, tous deux pilotes Ferrari. Le 21 Janvier 1954, ils signent un contrat avec la maison turinoise. Les pourparlers entre Enzo Ferrari et Alberto Ascari avaient duré pendant tout le mois de décembre sans succès, avant que la trahison ne survienne. Villoresi et Ascari conduiront, pour Lancia, une D50 extrêmement compacte, avec une ligne tant fascinante qu'aérodynamique. Tout le projet est construit autour d'un moteur à 8 cylindres en V de 2500 cm³ aux dimensions réduites et très léger. La caractéristique fondamentale de la D50 naissante est justement le propulseur Lancia, placé à l'avant dans un but porteur.Son inclinaison de 12° par rapport à l'axe longitudinal permet de positionner l'arbre de transmission à coté du siège du pilot, qui peut ![]() ainsi être placé plus bas par rapport à celui de la majeur partie des monoplaces concurrentes.Le choix de placer les 2 réservoirs à coté de châssis répond à des exigences purement aérodynamiques, mais aussi à la volonté d'équilibrer le plus possible le poids total de la monoplace. Il est facile d'imaginer l'avantage d'une telle solution : avec la charge parfaitement concentrée entre l'axe des roues, la D50 devient immédiatement rapide, maniable et d'un équilibre exemplaire. On connaît au moins 3 variantes de son moteur V8,aux cylindrées croissantes ( 2480 cm³, 2486 cm³ et 2499 cm³ ) à partir de 1956.La mise au point et les essais de la nouvelle monoplace Lancia se révèle malheureusement bien plus laborieux et coûteux que prévu. La 1er D50 ne débute en Formule 1 que dans le dernier Grand Prix 1954. La qualité du projet et le talent d'Ascari permettent d'obtenir immédiatement une pole position prometteuse; cependant, des ennuis d'embrayage obligent Ascari à abandonner après 10 tours à peine, alors qu'il se trouve en tête. Les D50 ne sont utilisées en 1955 que dans 3 Grand Prix ( Argentine, Monaco et Belgique, dans des écuries privées), sans obtenir de résultats significatifs. Le 22 mai 1955, au GP Monte-Carlo , Ascari tombe dans la mer avec sa Lancia, ne se fracturant que la cloison nasale. Quatre jours plus tard, pour vaincre sa peur, il est en piste à Monza, où Castelloni teste la Ferrari 3000 Sport. Ascari demande la voiture pour un essai. Il est midi et, au second tour, c'est l'accident tragique. Avec la mort du pilote milanais une nouvelle période difficile commence pour Lancia, qui conduira à la fermeture définitive de l'atelier de course. Le secteur entier de la maison turinoise, voiture et matériels compris, est cédé à Ferrari par Giani Lancia en ![]() sous les couleurs de l'écurie de Modène, qui commence à les faire gagner.La D50 ,fait son apparition chez Ferrari avec des voitures qui ont gardé pendant longtemps, à l'avant, le classique écusson Lancia. Des problèmes de pneus et de freins empêchent sa participation au GP de Monza en 1955, mais l'expérience Ferrari se traduit par une contribution irremplaçable à l'amélioration du projet.En 1956, les D50 engagées comportent de nouveaux tubes structurels rendant le compartiment moteur plus solide, des suspensions modifiées et des propulseurs plus puissants et fiables. La puissance délivrée par le moteur, combinée à une boîte de vitesse à 5 rapports, augmente par rapport à la première version Lancia et atteint les 265 chevaux à 8000 tr/min, avec une cylindrée totale de 2486 cm³, grâce à la distribution à 2 soupapes par cylindre avec double arbre à cames par rangée de cylindres et une commande à chaînes. Ferrari intervient aussi sur la suspension arrière, une suspension avant à quadrilatères déformables et sur la suspension arrière, une suspension classique ( pour l'époque ) axiale De Dion avec amortisseurs à levier. Le poids total atteint les 640 Kilos.Les réservoirs latéraux annexés au châssis disparaissent en faveur d'un seul réservoir, de 190 Litres, placé à l'arrière. Le "traitement" Ferrari ne tarde pas à porter ses fruits. En 1956, le constructeur italien engage au moins 6 monoplaces, avec un champion de 1er ordre, Juan Manuel Fangio, de l'écurie Mercedes, et d'autres très bons pilotes, comme l'anglais Peter Collins et les jeunes Italiens Luigi Musso et Eugenio Castelloti. La D50 gagne 5 Grand Prix sur 7 et, la même année, Fangio remporte le titre des pilotes. Source : Ferrari Collection N°4 Le Palmares de la Ferrari D 50
![]() - Saison 1956 : - Juan manuel Fangio 1er au Championnat des Conducteurs - Peter Collins 3 ème au Championnat des Conducteurs - Le Championnat Constructeur n'existait pas à cette époque ! - Nb Victoires : 5 ( 3 pour Fangio et 2 pour Collins ) - Nb Podiums : 3 ( hors victoires ) - 6 Pole Positions Luc - Octobre 2005 |